Autant le passé du bourg rural se fait discret, autant saute aux yeux l'héritage industriel de la ville de Romilly : chaînage des toits d'usines intimement mêlés au bâti, modestes pavillons ouvriers, jardins ouvriers, c'est comme un petit morceau de Lorraine industrielle échu en Champagne.
C'est la bonneterie qui, comme dans toute la périphérie troyenne, instille son industrie dans ce
milieu rural. L'aventure commence vers 1750. Dès la Révolution française, la bonneterie occupe une place essentielle dans l'économie locale au côté de la sylviculture et des productions
agricoles, et compte déjà 700 métiers de bonneterie en 1806 !
L'irruption du chemin de fer achève d'urbaniser et de modeler le bourg. L'arrivée de la première
ligne est très précoce puisque venue de Montereau elle atteint la ville dès 1848 ; la ville devient rapidement un carrefour ferroviaire, en relation avec Paris et Troyes et au cœur d'un réseau
d'intérêt régional, aujourd'hui désaffecté, mais qui continue de structurer le paysage.
Dès lors la population progresse rapidement : de 3700 habitants en 1845 elle passe à 10000 en 1907
et 14000 en 1930. La bonneterie jusqu'ici dans l'étroite dépendance de Troyes acquiert son autonomie avec l'installation de sociétés et de grandes unités productrices spécifiquement romillonnes :
Romilly devient un des tout premier centre français de production de tissu élastique et de chaussettes et dans la foulée vont y briller les noms fameux de Chantelle, du Coq Sportif, d'Olympia, de
Barbara entre autres ...
De nos jours des passionnés et des anciens ouvriers font vivre le musée de la
bonneterie et retrace l'histoire de cette industrie. De belles machines anciennes fonctionnent encore et la visite est enrichissante.